Questions / Réponses : les sels de nicotine

Questions / Réponses : les sels de nicotine

Les sels de nicotine. On en entend de plus en plus parler en France. Ça fait déjà de longs mois, voir années que c'est courant aux Etats-Unis. Mais... kézako??? 

Q : Comment est extraite la nicotine ?

R : La nicotine est très majoritairement extraite des feuilles de tabac. C'est en effet cette plante qui en intègre le plus (bien avant les autres type aubergine, tomate... reportez-vous à la newsletter de septembre). La nicotine présente dans les e-liquides est exactement la même que celle présente dans les patchs, les gommes, les inhalateurs de nicotine prescrits par les médecins et trouvables en pharmacie. C'est d'ailleurs bien souvent les mêmes producteurs. Généralement, la nicotine est extraite par une solution basique (en terme de PH) de type donc alcalin. Il s'agit de la forme la plus pure de la nicotine, celle la plus proche de ce que l'on peut trouver dans la plante. Inconvénient est aussi qu'elle se dégrade plus facilement et donc voit son efficacité réduite.

Q : C'est quoi la différence avec les sels de nicotine ?

R : Pour les sels de nicotine, l'extraction se fait avec une solution acide (toujours en terme de PH). Lorsqu'on fume une cigarette, la nicotine arrive au cerveau en 10 secondes en moyenne. Pour avoir la même dose de nicotine en vapant, il faut vaper environs 10 minutes. Cette différence d'efficacité est parfois un frein à l'arrêt du tabac avec la vape ou une méthode de sevrage traditionnelle. Le passage en gorge de la nicotine, sans les anesthésiants du tabac peut aussi être un frein pour les gorges les plus abîmées. Les sels de nicotine sont bien plus proche de la nicotine trouvée naturellement dans le tabac que sa forme épurée que l'on trouve dans les e-liquides et tous les substituts au tabac. Avec les sels de nicotine, l'absorption se fait en quinze à 20 secondes! De plus, il n'y a presque pas de "hit" (sensation du passage en gorge de la vapeur).    

Q : Alors ? On fait quoi?

R : Il y a des avantages aux sels de nicotine. Mais pas que. Le premier avantage est son absence de "hit". En effet, les sels de nicotine sont parfaitement adaptés à tous ceux qui ne peuvent pas vaper à cause de la toux irrépressible qu'ils peuvent expérimenter. Sans "hit", pas de toux. Sans toux, on peut remplacer le tabac par la vape.  Cette absence de "hit" permet aussi à ceux qui vapent à forte puissance en étant sous-dosés de ne plus recraquer pour une clope en prenant quelques bouffées de sels de nicotine pour combler le manque tout en continuant à faire de gros nuages pour jouer le reste du temps.  Les sels sont donc recommandés pour ceux qui toussent en vapant et qui du coup ne peuvent pas arrêter complètement le tabac. Ils sont aussi adaptés à ceux qui font de gros nuages avec peu de nicotine et qui ont une consommation excessive de liquide pour tenter (généralement en vain) de compenser.  Mais aussi pour ceux qui ne peuvent vaper aussi souvent et régulièrement que nécessaire (restauration, infirmières surbookées, chauffeurs de taxis ou transport en commun, réceptionnistes...) et qui, n'ayant qu'une ou deux minutes entre chaque tâche, ne peuvent lâcher le tabac pendant le travail. MAIS: Pour beaucoup, l'absence de "hit" est un frein. La majorité des fumeurs ont besoin de ressentir le passage en gorge afin de ne plus refumer. Dans ce cas, les sels de nicotine sont à exclure. Les sels de nicotine ne supportent pas les grosses puissances, ils y perdent de leur efficacité. Ils sont donc aussi à éviter avec des résistances trop basses (en-dessous de 1 ohm) et des puissances trop élevées (au-dessus de 15 watts).  Les arômes des e-liquides aux sels de nicotines sont bien moins variés (pour l'instant) que ceux traditionnels. On peut donc plus facilement se lasser.

Q : Quels matériels pour les sels de nicotine ?

R : De par leur spécificités, il y a pléthore de matériels adaptés. Ce qu'il faut: résistance élevée, puissance modérée. Ainsi les Endura, les Nautilus, les K3, les CE5s, les Doplhin/Penguin avec la résistance 1.2 ohm, la Sigelei Compak M, les GS-Air et GS-Tank avec la résistance 1.5 ohm, tous les reconstructibles avec une résistance supérieure à 1ohm.... Toutes les boxs compatibles avec ces réservoirs pré-cités, à condition de régler à moins de 15 watts. Bref: que du matériel abordable, voir que que vous avez déjà, parfois depuis des années! ;-)

 

Q : Des sources ?

R: Oui, plein... en plus des linkées plus haut, en voici quelques-unes... en anglais généralement et bien plus complexes que ce que je vous ai expliqué juste avant: http://www.freepatentsonline.com/2128043.html Le toujours pertinent blog de Jacques Le Houezec https://breazy.com/blogs/education/nicotine-salts-explained https://patents.stackexchange.com/questions/13049/would-this-qualify-as-prior-art-for-us20150020824-a1 Wikipédia https://www.biopsychiatry.com/nicotine/freebase-nicotine.html ... et des tonnes d'autres. ;-)

La phrase du mois:  «Le ministère n'a pas lancé de politique de soutien au vapotage, qui a fait pourtant ses preuves. Il n'y a pas eu de campagne nationale en sa faveur... alors que c'est vraiment une porte de sortie du tabagisme. » (2 mai 2017 sur Le Parisien) Jean-Pierre COUTERON, psychologue clinicien. Président de la Fédération Addiction. Membre de la Conférence Nationale de Santé. Membre du Conseil d’Administration de l’OFDT.

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